La propriétaire de mon âme, Déesse Jeanne, arbore un tatou sur l'avant-bras gauche. Il est composé du mot renaissance, lequel est enjolivé avec le symbole de l'infini. L'infini est un concept qui lui est cher. D'ailleurs, elle cherche à conserver ses âmes soumises, pour l'éternité.
Selon ses dires, elle prend plaisir à faire tatouer ses
serviteurs les plus fidèles. Cela serait plus fort qu'un contrat de soumission.
Je n'en ai aucun doute, puisque la marque est indélébile et gravée dans la chair.
Elle rappelle le sceau qu'on appose sur le bétail, pour marquer sa possession.
Apposée à un endroit visible, la marque est un rappel constant et inoubliable
que l'on fait partie du cheptel de Déesse Jeanne. Il va sans dire que
j'aimerais fort bien mériter cette marque de reconnaissance.
J'ai une Reine que je sers dans le quotidien. Elle arbore
aujourd’hui trois tatous discrets. Elle désirait, jusqu'à tout récemment, que
je me fasse tatouer un outil bien spécifique, qui représente ma profession.
Pour ma part, je ne désirais pas m’identifier spécifiquement à ma profession,
bien que j'adore celle-ci et qu'elle représente des années de persévérance. Je
lui ai dit que j'aimerais plutôt porter sa signature. Ce qu'elle m'avait
refusé.
Selon ma compréhension, si je veux que ma Reine accepte que
je puisse un jour porter la marque de Déesse, il me fallait d'abord porter son
nom sur ma peau. J'ai donc conçu un dessin de l'outil emblématique, à partir des initiales de ma conjointe. Ce mois-ci, une occasion s'est
présentée pour me faire tatouer avec la technique du handpoke. J'ai donc présenté mon dessin à ma Reine, qui s'est montrée enchantée par le concept.
Je doute que ma Reine saisisse la signification profonde de
ce dessin, mais j'aimerais lui en parler... éventuellement. Comme l'outil
représente sa volonté et les lettres son nom, je conçois le dessin comme une
marque d'appartenance. Pour moi, l'outil ne représente pas ma profession, mais plutôt
mon travail acharné, que je veux dédier à mes propriétaires.
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